Rémunération des AESH sur la pause méridienne : déjà ça de pris !
Le 16 mai 2024, je suis intervenu en séance en faveur de la proposition de loi visant la rémunération des AESH sur la pause méridienne !
Depuis plusieurs années et notamment depuis la loi de juillet 2013, le système scolaire français tend à se transformer pour permettre à tous les élèves, et notamment ceux en situation de handicap, d’accéder à l’école et aux apprentissages.
Dit autrement, l’école française a accepté de se repenser afin de s’adapter aux besoins de tous les élèves y compris à ceux qui jusqu’alors étaient exclus d’une scolarisation « ordinaire ». Cet objectif, qui s’inscrit dans un mouvement global, est louable et nous devons nous en féliciter.
Tout cela demande un engagement fort et une implication dans des pratiques visant l’inclusion des élèves en situation de handicap. Pourtant, avec cette proposition de loi modifiée par l’Assemblée nationale en première lecture, l’école inclusive est encore devant nous !
En effet, pour avoir une bonne pratique de l’inclusion, il faut une école de qualité et de la réussite pour toutes et pour tous et force est de constater qu’il y a loin de la coupe aux lèvres !
Si l’inclusion d’élèves à mobilité réduite ne semble plus faire l’objet de contestation, cela est moins le cas pour les élèves faisant face à une situation de handicap « invisible » présentant par exemple des troubles intellectuels, vraisemblablement en raison des risques de comportements qui pourraient nuire à la conduite globale de la classe. Il nous faut donc aussi porter un regard critique sur l’organisation même de notre système éducatif balloté sans cesse entre inclusion d’un côté et sélection des élèves de l’autre !
Le système éducatif français devrait, grâce à une démocratisation de l’accès aux savoirs, offrir à l’ensemble des élèves les mêmes opportunités de développer leur potentiel.
La prise en charge par l’Etat de la rémunération des AESH sur le temps méridien ne résout évidemment pas l’ensemble de ces questions mais elle constitue le meilleur moyen de résoudre une partie du problème de l’accompagnement des élèves en situation de handicap.
Le fait de préciser que cette disposition doit entrer en vigueur dès la rentrée 2024 constitue aussi une précision utile.
Enfin, le rajout d’un article 4 prévoyant la production d’un document éclairant le bilan du dispositif, s’il ne constitue pas une option habituelle du Sénat ne doit pas pour autant constituer un argument suffisant pour s’interdire un vote conforme qui est la condition sine qua non pour une mise en œuvre dès la rentrée scolaire 2024.
Ce sont là autant de raisons qui nous conduisent à voter en faveur de ce texte.