Pour une nouvelle ère de la démocratie
Quatre évènements récents marquent à mes yeux une dérive inquiétante de ce qui subsistait encore de notre démocratie parlementaire.
Le premier fut évidemment l’avis rendu par le constitutionnel après sa saisine par une minorité de députés LREM pour remettre en cause les avancées inscrites dans la loi en matière d’enseignement des langues minoritaires.
Le second, qui a retenu toute mon attention, fut le rejet par le sénat de la proposition d’amendement que j’ai déposée au projet de loi traitant de la prise en compte de la totalité du temps d’intermittence consécutif à la crise dans le calcul du droit à retraite des marins.
Le troisième évènement qui marque l’actualité parlementaire c’est l’exacerbation du débat sécuritaire illustrant en quelque sorte la pente mortifère sur laquelle notre société se trouve engagée.
Enfin, le sort fait à la convention citoyenne sur le climat dont les préconisations ont été largement édulcorées, illustre aussi un certain mépris dans la prise en considération des aspirations qui s’expriment dans la société. Le long débat parlementaire qui va se poursuivre au Sénat sur cette question va continuer à émailler l’actualité avec à l’arrivée l’assurance qu’aucune des grandes questions de fonds ne sera traitée. Mépris du peuple et de sa représentation désignée par un tirage au sort et mépris du parlement sont les deux versant d’une même stratégie consistant à mépriser les attentes et les revendications populaires. C’est aussi sur ce fonds de mépris que s’organise la promotion politique options portées par le RN dans le seul but d’assurer la réélection de M Macron à la prochaine Présidentielle.
Ne nous berçons donc pas d’illusions : pour les langues régionales le premier ministre aura désormais le beau rôle pour se présenter en sauveur, garantissant par exemple le contrat d’association avec les écoles DIWAN, tandis que la question de la sécurité deviendra un objet de promotion politique à la veille des prochaines consultations électorales. Comment imaginer que l’insécurité puisse être sérieusement combattue dans un pays au système éducatif si peu considéré et qui compte 5 millions de chômeurs ? Comment imaginer une véritable promotion des langues et cultures régionales avec des budgets de l’éducation toujours plus exsangues ?
Ce dont nous avons besoin, c’est d’une politique prenant appui sur un contrat social et démocratique, c’est d’une unité populaire retrouvée pour rétablir le lien social abîmé par des décennies de politiques libérales.