Parcoursup et privé lucratif
J'ai interpellé Mme Retailleau, la Ministre de l'enseignement supérieur sur Parcoursup dans le cadre d'un débat sénatorial. Voici le texte de mon intervention :
Madame la Ministre,
Parcoursup a pour ambition d’orienter les bacheliers vers les formations de l’enseignement supérieur. La question se pose donc de savoir si cette orientation organisée par la plateforme est réussie à l’aune des objectifs qui avaient été formulés initialement en termes d’équité et de démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur. Permettez-moi d’y émettre quelques réserves.
1. Je souhaiterais d’abord, Mme la Ministre, attirer votre attention sur le fait que si un très grand nombre de bacheliers généraux trouve effectivement une formation sur la plateforme, ce nombre est beaucoup moins élevé pour les bacheliers technologiques et professionnels ont tendance, selon le comité éthique de Parcoursup, à faire le choix de l’insertion directe dans l’emploi et donc n’accèdent pas à l’enseignement supérieur.
2. Beaucoup de bacheliers sont également tentés de s’orienter vers des formations en apprentissage, ce qui peut être une bonne chose. Cependant, en 2021 un nouveau type de formations privées a fait son entrée sur Parcoursup : il s’agit d’écoles privées lucratives, hors contrat, qui bénéficient des subventions publiques allouées à l’apprentissage tout en étant faiblement contrôlées quant à la qualité des formations dispensées. Souvent ces écoles ne délivrent pas de « diplômes » relevant du ministère de l’enseignement supérieur mais seulement de « titres » relevant du ministère du travail, ce qui porte nécessairement à confusion. Ainsi de nombreux jeunes paient cher ces formations privées pour se retrouver in fine très peu formés.
Je sais qu’un groupe de travail ministériel se penche actuellement sur l’enseignement supérieur privé à but lucratif, envisagez-vous, Madame la Ministre, d’exclure de Parcoursup ce type de formations ?