Notre système de santé est malade
Notre système de santé est malade. Il souffre d’une accumulation de retards découlant d’une obsession dogmatique à vouloir réduire les dépenses de santé et cette même obsession austéritaire conduit à occulter la prise en compte des évolutions sociétales et comportementales qui pèsent elles-mêmes sur l’organisation des soins. C’est tout le système qui est malade, à commencer par la médecine générale appelée exagérément « médecine de ville » que je n’opposerai pas ici à la « médecine de campagne ». Le constat est simple : on ne trouve plus de docteurs tandis que l’hôpital de proximité n’est plus en mesure de garantir une qualité et une sécurité de la chirurgie de « premier niveau ».
Un peu selon la méthode consistant à casser le thermomètre pour éviter la fièvre, le fameux « numérus clausus » a consisté à réduire le nombre de médecin pour réduire le recours aux soins. Les conséquences sont là, dramatiques ! Certes, ce recours à la méthode dite du numérus clausus a été abolie mais les effets restent peu perceptibles pour l’instant car il faut une dizaine d’années pour former un docteur. La vigilance des pouvoirs publics doit donc consister à veiller en permanence sur les évolutions de la démographie de la formation des personnels soignants.
Mais la situation est toujours une situation de tensions devant les menaces qui planent sur le devenir même du système hospitalier. Les restructurations en cours ou envisagées ont pour effet de remettre en cause la permanence de la chirurgie, de dresser les hôpitaux les uns contre les autres et tandis que le Ségur de la santé nous annonce des milliards d’investissements l’inquiétude demeure et se renforce un peu plus chaque jour dans toutes les zones. Cette situation mériterait à mes yeux une approche totalement nouvelle. Au moment de définir les implantations et les spécifications des futurs plateaux techniques, ne conviendrait-il pas de qualifier ceux-ci en identifiant tout ce qui convient d »’être mis en œuvre dans les conditions de notre temps pour assurer toutes les prestations de nature à assurer des urgences de qualité pour tout le territoire départemental ? Dès l’instant que le Président de la République aurait annoncé la pérennité de la maternité de Guingamp, ne conviendrait-il pas dès à présent d’examiner les modalités de la pérennisation de l’anesthésie et de la chirurgie ? Autant de questions qui appellent une rupture avec le dogme de la réduction des dépenses publiques !