La question de l'enseignement privé - Sénateur Gérard LAHELLEC

La question de l'enseignement privé

La question de l'enseignement privé

 

 

Le 15 mai 2024, j'interpellais M. Philippe Delorme, secrétaire général de l’enseignement catholique :

 
La Bretagne, du fait de son histoire, est une académie particulière, qui possède un réseau très dense d’établissements mais celui-ci est partagé entre le réseau public et le réseau privé sous contrat.
 
Cette « spécificité » est souvent présentée comme un facteur de réussite, la Bretagne figurant toujours en tête des moyennes nationales pour la réussite à l’ensemble des diplômes. Il arrive même que cet état de fait soit présenté comme une donnée intangible donnant raison à « la complémentarité » des réseaux.
 
Mais cette dite complémentarité mérite à mes yeux d’être nuancée. En effet, la possibilité de choisir ses élèves sans tenir compte des contraintes de la carte scolaire qui s’applique au réseau public, conduit les établissements privés parfois à sélectionner les élèves. La publication des IPS, a montré que cette situation s’est dégradée et la polarisation accentuée. Les élèves des familles « très favorisées » qui constituaient 26,4% des effectifs des établissements privés en 2000 en représentent désormais 40,2% aujourd’hui, la part des élèves boursiers étant deux fois moins importante dans le privé que dans le public.
 
Cette situation n’est pas saine à mes yeux et présente le risque de raviver des querelles qui ne seraient salutaires pour personne. Dès l’instant que personne ne remet en cause l’utilité publique de l’enseignement sous contrat, il serait juste et vertueux de fixer les mêmes obligations de mixité sociale à tout le monde et les mêmes obligations d’instruction à la laïcité à tout le monde. La démocratisation scolaire devient une nouvelle ère pour la défense de l’école publique.