La place du ferroviaire dans la transition écologique
« Il n'y aura pas de transition écologique sans le train et il n'y aura pas de train sans que notre pays décide, enfin, des financements fortement accrus et garantis sur le long terme ! » Jean Rottner
Tout le monde, sans exception s’accorde pour dire qu’il faut défendre le transport ferroviaire.
L’actuelle première Ministre, qui fut Ministre des transports dans le gouvernement E Philippe a porté avec zèle et détermination le « pacte ferroviaire » dont la philosophie est de considérer que c’est en ouvrant largement le ferroviaire à l’initiative privée que l’on répondra aux besoins de modernisation du réseau, au développement des territoires et au sauvetage des petites lignes ferroviaires. Pour favoriser l’initiative privée il fallait donc en finir avec le statut social du cheminot et précariser le statut social des salariés. Ce fut donc chose faite avec la complicité politique de toutes les composantes de l’éventail libéral et droitier qui composent le parlement. Quelques années plus tôt nous avions vécu une opération comparable au sujet du fret ferroviaire et pourtant en 3 ans la part modale du fret ferroviaire rapportée à l’ensemble des transports a baissé de 50% !
Aujourd’hui, tout le monde s’accorde pour reconnaître que si rien d’exceptionnel n’est fait au plus vite, les objectifs annoncés pour 2030 ne seront pas atteints (ni pour le fret ni pour le transport des voyageurs) ! Des petites lignes fermeront, des réseaux ne seront pas entretenus tandis que le contrat de performance liant l’Etat et SNCF Réseau, signé en catimini le 6 avril dernier ne fixe d’ambition de modernisation que pour des segments de lignes jugées les plus « captives ». En clair, aux yeux de cette décision politique appliquée aux transports ferroviaires, la Bretagne s’arrête…à Rennes ! Cela fait pourtant des décennies que les collectivités Bretonnes s’engagent en faveur d’un développement ne laissant aucun territoire sur le bord de la route.
Plus près de nous, dans le cadre du débat autour de la loi climat-résilience et dans le cadre d’une mission d’évaluation conduite par de Sénat, des préconisations ont été retenues dans la perspective d’une reconquête du transport ferroviaire (fret et voyageurs). Tout le monde s’accorde pour reconnaître qu’il serait indispensable de dégager au moins un milliard d’euros par an dans la décennie à venir pour essayer de nous mettre au même niveau d’engagement que celui des autres pays européens. Pour aller dans ce sens, à la faveur du débat sur le projet de loi modificatif à la loi de finance 2022, toutes les composantes politiques du Sénat sont intervenues pour pointer cet objectif, mais quand il s’est agi de passer au vote, le dogme de la réduction de la dépense publique a pris le pas sur toute autre considération….
L’occasion nous sera donnée d’y revenir dès cet automne au moment du débat sur le projet de loi de finance 2023 ! Et l’argument de la reprise de la dette ne doit pas être utilisé pour interdire tout investissement de développement du ferroviaire en France !