La forêt française face aux défis climatiques, économiques et sociétaux
Le Sénat a organisé un débat sur les enjeux de la forêt française, lors duquel je suis intervenu au nom du groupe CRCE.
La présentation du plan de relance et de ses 150 millions d’euros dédiés à la forêt s’ouvre par un constat que nous partageons tous : nos forêts sont déjà durement touchées par le changement climatique, alors même qu’elles jouent un rôle essentiel dans la lutte contre ce même réchauffement climatique.
On nous dit qu’il est impératif de financer l’amélioration, la diversification et le renouvellement des peuplements forestiers, afin de favoriser une meilleure résilience des écosystèmes forestiers, dans le respect d’une gestion durable et multifonctionnelle de la forêt. Nous en sommes tous d’accord.
Pourtant, depuis de nombreuses années, l’ONF, outil historique de cette gestion durable et multidimensionnelle, ne cesse d’être fragilisé, voire malmené, et se trouve aujourd’hui en voie de privatisation.
Nous remercions le gouvernement d’avoir bien voulu rappeler, dans votre intervention liminaire, que l’ONF est un bien précieux.
Pourtant, nous constatons que les coups de rabot budgétaire et la fragilisation des recrutements, d’ailleurs remise en cause aujourd’hui, s’accompagnent d’une tentation de généraliser la possibilité de recrutement d’agents contractuels de droit privé. Ainsi, depuis trois ans, les concours de recrutement de techniciens forestiers fonctionnaires sont bloqués et les postes de gardes forestiers sont affectés massivement à des contractuels.
Enfin, le Gouvernement a annoncé un plan de soutien à la filière bois, mais il ne prévoit aucune augmentation du budget de l’ONF, pourtant en déficit structurel depuis plusieurs années. La conséquence de ces politiques est un affaiblissement de la protection des forêts. Dès lors, quand le gouvernement va-t-il décider de mettre un terme à cette spirale de destruction d’un outil si précieux, indispensable pour assurer la durabilité de nos forêts ?
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En ce qui concerne la filière bois, j'ai déposé une question écrite adressée au Ministre de l'Education Nationale sur la situation de la filière bois du lycée professionnel Eugène Freyssinet de Saint Brieuc.
Depuis sa création en 1963, cet établissement forme des jeunes menuisiers qui ont accès, depuis 2008, au baccalauréat professionnel technicien menuisier-agenceur (« bac pro TMA »).
Il s'agit d'une filière active et dynamique qui compte 24 élèves sur chacun des trois niveaux (seconde, première et terminale) et qui a développé de nombreux partenariats dans le bassin Briochin.
Afin de diversifier son offre de formation, mais aussi pour répondre aux besoins des entreprises, une demande d'ouverture d'un nouveau baccalauréat professionnel « étude et réalisation d'agencements » (« bac pro ERA ») a été portée par le lycée et l'équipe pédagogique, concernant un groupe de 15 élèves en plus des 24 élèves en « bac pro TMA ».
Le rectorat a validé l'ouverture d'une section « bac pro ERA » mais a acté une baisse des effectifs de la section TMA, la portant de 24 à 15 élèves alors que le nombre de demandes d'intégration dans cette filière est importante (48 premiers vœux pour la seconde « artisanat et métiers d'art à la date du 25 juin 2021).
De plus le lycée Eugène Freyssinet de Saint-Brieuc bénéficie actuellement d'importants travaux de restructuration de ses locaux pour un investissement total de 21 millions d'euros et sera désormais en capacité d'accueillir dans des conditions optimales les élèves.
Enfin, la demande des entreprises locales en main d'œuvre qualifiée est forte et l'évolution des réglementations thermiques tend à favoriser la construction bois, filière d'avenir pour l'emploi. Aussi, l'équipe pédagogique du lycée Freyssinet a souhaité m'alerter sur la décision du rectorat de réduire la capacité d'accueil dans la filière menuiserie qui constitue pourtant une voie de réussite pour les jeunes qui en sont issus.
Bien que soutenus dans leur démarche par d'importantes entreprises Briochines, leurs arguments n'ont pas été entendus. J'ai donc demandé au Ministre de tenir compte de l'ensemble de ces éléments et de donner satisfaction à leur demande d'ouverture d'un « bac pro ERA » en préservant les 24 places offertes en « bac pro TMA ».
lire ma question écrite et la réponse du Ministre