L'emmerdeur des non vaccinés...
Dans le climat actuel de désarroi et de grande fatigue morale du pays, le Président de la République a choisi la méthode « trumpienne » de la mise à l’index des non vaccinés, les rendant coupables de la submersion des chambres de réanimation, et donc de tous les maux. Tous les non-vaccinés ne sont pas des pestiférés qui seraient responsables d’une crise de l’hôpital public qui a commencé bien avant que n’apparaissent la Covid et ses variants. Tous les gouvernements qui se sont succédé, en considérant les hôpitaux comme des entreprises privées et en leur appliquant une cure d’austérité recommandée par l’Union européenne, ont produit le désastre actuel. Que le pouvoir aujourd'hui veuille en faire porter la responsabilité à des citoyens qu’il n’a pas réussi à convaincre de se faire absolument vacciner en rajoute une couche.
A de multiples reprises, les personnels et leurs syndicats ont tiré la sonnette d’alarme et n’ont rencontré qu’un mur de mépris. Persuadé que les « non vaccinés » étaient une catégorie électorale perdue pour lui pour l’élection d’avril prochain le Président a décidé de les coller au mur en les traitant « d’emmerdeurs ». Il aurait pu choisir un registre plus présidentiel pour parler de la liberté ! Il aurait pu citer Karl Marx, pour qui « la liberté est la conscience des nécessités », ou bien Rosa Luxembourg, qui précisait que « la liberté, c’est toujours la liberté de l’autre ». Il aurait pu philosopher et même moraliser tel Saint Louis sous son chêne.
Mais Monsieur Macron a fait le choix de descendre dans l’arène et de privilégier des phrases qui sentent la poudre. En d’autres termes, il part au combat convaincu que la campagne électorale sera féroce, brutale, voire sale et peu ragoûtante. De telles formules n’en rehaussent pas le niveau et ne servent pas la politique !
